lundi 2 mars 2015

Bohicon : le village souterrain d'Agongointo

L'accueil d'un commerçant sympathique de Bohicon : 
"bonne arrivée" !

Commençons la journée avec une partie de Aji (que nous connaissons plutôt sous le nom d'Awalé). Aji est le terme en fongbé. C'est un jeu traditionnel.


Bohicon est une petite commune à 180 km au nord de Cotonou. Elle est divisée en arrondissements et quartiers. Un de ces arrondissements est Agongointo.




Le musée a ouvert le 29 août 2008. C'est en 1998, lors des travaux de construction de la route, qu'un bulldozer tombe soudainement dans un trou. Lors des opérations de sortie de la machine, on réalise que le « trou » est en fait un espace d'accueil, une sorte de « salon » à partir duquel on pouvait accéder à deux autres compartiments. A la suite de cette découverte, des fouilles archéologiques ont été menées et un programme de mise en valeur a vu le jour.



Le village souterrain d'Agongointo est le seul musée archéologique dans la sous-région ouest-africaine. Il incarne un bel espoir pour le tourisme au Bénin.

Ce jour-là, c'est l'ouverture de la saison touristique : c'est l'occasion d'une visite guidée et de fêter ensemble la promotion et la diffusion de la culture. 

Ce drôle de fruit s'appelle le pain de singe : c'est le fruit du baobab. La coquille est urticante, d'où la tige pour attraper le fruit.
Les espaces sacrés

Baobab : celui-ci est vieux de 300-400 ans. Certains peuvent vivre jusqu'à 1000 ans et peuvent avoir 15 mètres de circonférence.  



Baobab étranglé par un ficus (qui ont soit dit en passant, rien a voir avec nos ficus de salon !). Cet espace est sacré : c'est l'autel de la divinité DAN, symbole de la prospérité dans le panthéon vodoun.

DAN : est souvent représenté par un serpent sur les temples : c'est une représentation grossière de l'air, un des 4 éléments. Cet arbre se prête particulièrement à cette divinité : c'est l'image du serpent (ficus) qui étrangle le baobab.

Tous les arbres ne peuvent pas devenir un espace sacré. En effet, les arbres sont là avant les autels : les arbres tels le baobab et l'iroko sont des espèces endogènes (espèces locales) à croissance lente. Ils sont facile à repérer dans n'importe quelle aire géographique et lors de déplacements, les rois du Dahomey ont pu reconnaître ces arbres, qui dans leur culte incarnent l'esprit des ancêtres : ils sont sacrés même s'il n'y a pas d'autel à leur pied.

 Assemblage qui peut paraître hétéroclite pour le profane, mais qui a du sens pour les initiés.
Certaines poterie contiennent l'esprit de la divinité, d'autres sont disposées pour recevoir les offrandes. Le tout forme UN : chaque objet a sa place et sa raison d'être, dans compter tous les objets enfouis dans le sol.
Les fouilles archéologiques


Poteries ayant servies à fermer les anciennes tombes.



Les ahwando (maisons souterraines)

Pourquoi les vêtements rouge sont-ils interdits ? Plusieurs explications des descendants (n'oublions pas la place de l'oralité dans la culture africaine), mais toutes sont unanimes : on ne porte pas de rouge dans la maison souterraine du village . Certains racontent que le nom de la maison porte le nom d'une divinité qui n'accepte pas le rouge, d'autres disent que le rouge est la couleur de la guerre.


Sur un espace d'environ 7 hectares, on a dénombré 56 maisons souterraines. Elles n'ont pas toutes la même architecture ni les mêmes fonctions.





Y entrer est déjà une aventure en soi : une échelle étroite descend dans un trou sombre. Lorsqu'on pose pied à terre quelques mètres plus bas, on se trouve dans une pièce centrale, circulaire dans laquelle la chaleur est stagnante. De cette pièce centrale, on accède à d'autres pièces, creusés à un niveau plus bas que la pièce principale. Cette disposition architecturale permet de s'organiser sous terre, avec un système d'eau filtrée ou encore un grenier pour le ravitaillement.


Arrêt sur image 


Voici Yobodé qui signifie en yoruba « belle et jeune » (on parle de la voiture, of course !).
En route, mauvaise troupe ! 3 derrière...


Et 2 devant ! Dans une coccinelle vintage et pétaradante ! Probablement l'unique en son genre sur le territoire béninois !


Mais Yobodé fait des siennes et cale environ à 300 m plus loin. L'occasion de prendre quelques photos du quartier, en attendant le mécanicien ! 



 Par chance, on s'est arrêté devant une "tata" qui vend des bricoles à grignoter. L'occasion de goûter des bonbons au parfum douteux.


 Patience... C'est à peu près tout ce dont on a besoin ici ! Parce que tout finit par s'arranger !



Sur le lieu du concert, au village souterrain : la tente et les chaises sont installées....


... on ajuste quelques détails techniques...


... et on fait la balance. 


Pendant ce temps-là, on corrige le futur panneau d'information. C'est le jeu des 7 erreurs !



On efface....



On repeint...


Ah non, il y encore des petites choses à améliorer.


Malgré tous nos efforts, il reste encore une petite faute d'orthographe... mais bon, ça fait l'affaire et on est pas à ça près !


Pour l'ouverture de la saison culturelle, les élus de la ville sont présents : deux concerts sont organisés : un concert avec les amis français au répertoire « folk » et une démonstration de chants et danses traditionnels liés au culte vodun. 









Ce week-end fut bien rempli et on a passé un super moment ! 
Merci à Karine, Jeff, Loïc et Théo pour ces bons souvenirs à Bohicon !