samedi 29 novembre 2008

En route !




Tous les moyens de locomotion sont bons à prendre ! Ici le code de la route est... autochtone ! D'une manière générale, on roule à droite. Je dis bien d'une manière générale. Les voitures peuvent être équipées d'un volant à gauche (jusque là tout va bien) ou à droite, et là, c'est perturbant. Les camions sont parfois très colorés, un peu comme des roulottes de cirque dans un livre d'images, on dira que ce sont des confections pakistanaises. Les bus eux, semblent arriver directement d'Allemagne, de France, de la République tchèque... Et personne ne se préoccupe de la plaque ! Du coup, rien de plus commun que de se retrouver derrière un bus immatriculé 66 ; une fois, j’ai même vu une plaque HB ! Dans tout Kaboul et certainement dans tout l'Afghanistan, il existe 2 feux rouges, dont un qui ne fonctionne pas. Ce sont des feux rouges avec un compte à rebours, on sait que le vert arrivera dans 9, 8, 7... 1 secondes ! Les ronds points existent, mais malheur à ceux qui le prennent par la droite (pourquoi faire ?!) ! Un rond point, ça se prend comme ça vient : si on va à gauche, on y va sans tourner autour du plot central, à moins qu'il y ait de la circulation. Les priorités se font comme le reste, on force le passage ! Pour se garer, c'est aussi simple que de tourner à gauche au rond point : pas de parking, on se range sur le bas côté, en face du magasin : on repart quand on a finit. Et pour faciliter cette anarchie organisée, aucun marquage au sol (quand je dis aucun c’est au sens propre !) ! On est déjà bien content quand les routes sont goudronnées...
En route tout le monde !

jeudi 27 novembre 2008

Une petite excursion


Aujourd'hui, je vous emmène sur la route Charikar, une petite ville au Nord de Kaboul. Si petite qu'elle n'est pas dans mon guide :-) ! Juste pour vous donner une première idée du paysage qui entoure Kaboul... La faculté de Kaboul, notamment le département de français possède une antenne la-bas, nous avons donc été amené à nous rendre sur place pour donner des cours et faire passer des examens. De Charikar, je dois vous avouer qu'il n'y a pas beaucoup de photos (pas de tourisme possible!) et donc les montagnes avec les maisons, les enfants, les embouteillages c'est le retour sur Kaboul ! Bonne balade !











samedi 22 novembre 2008

Un salon en Afghanistan


Je ne peux pas m'empêcher de vous montrer quelques photos de notre nouveau salon... On l'a aménagé ce week-end (enfin jeudi-vendredi, c'est notre week-end ici!) et c'est devenu une pièce bien agréable. La photo à droite, c'est un "burali", le poêle qui chauffe nos soirées : on y met du bois, la fumée s'évacue par le tuyau, et la bouilloire sur le dessus sert à garder de l'eau frémissante pour le thé. Les coussins rouges étalés sur le sol, ce sont des "toshak", du tissus épais (qui ressemble à du velours) rembourré de coton et/ou de laine. On s'installe donc ici le soir pour travailler, manger, jouer au tarot... Les rideaux sont certes un peu kitsch (bien que les gouts et les couleurs...) mais je suis ravie d'en avoir trouvé qui me plaisent - et surtout d'avoir trouvé l'occasion d'en acheter !
Voila, je voulais juste vous montrer un salon afghan et vous dire que tout va bien. Mon prochain billet sera... une surprise ! Je vous promets de mettre des photos très bientôt ! Bon week-end !





samedi 15 novembre 2008

Les femmes sans visage




Quand on parle de l’Afghanistan, on associe ce pays aux femmes voilées de la tête aux pieds par la burkha, une sorte de robe bleu qui recouvre ces créatures errantes au rythme de la ville. Mais qui connaît la véritable histoire de la burkha ?

Tout d’abord, la burkha est un habit d’extérieur. A la maison, les femmes ne sont pas en burkha, elles sont justes voilées. Et encore, ce n’est pas voilée au sens « cachée » : dans la plupart des cas, un simple foulard sur les cheveux fait l’affaire, comme une tradition essoufflée et désinvolte. La burkha, c’est pour se montrer, ou plutôt, ne pas se montrer en dehors du cercle familial, une tenue de ville en quelque sorte.

La burkha était à l’origine le symbole d’urbanisation des femmes afghanes : la burkha signifiait la fin des taches ménagères et du travail au champs. Elles portaient la burkha pour se protéger des importunités des hommes en ville. La guerre marqua un tournant décisif : dans les camps de réfugiés, la burkha était portée pour délimiter les sphères de vie privées des sphères de vie publique. Cette tendance fut renforcée par la montée des fondamentalistes (moudjahidin) et lorsque la guerre civile éclata, la burkha devint un instrument d’autonomie et de protection contre les enlèvements et le harcèlement. Les taliban ont formalisé la burkha comme le signe de leur politique anti-féminine.

Beaucoup de femmes continuent à porter la burkha essentiellement pour des raisons culturelles. Certaines femmes ont toujours porté la burkha et le feront également dans le futur. A l’heure actuelle, la burkha peut être encore considérée comme un moyen de se déplacer en sécurité : penser simplement que les femmes en burkha sont dénuée de droits et de libertés est une image naïve de la réalité. La majorité des femmes afghanes sont concernées par l’éducation.





samedi 8 novembre 2008

Visite guidée


Je vous présente la maison dans laquelle je vis ! C’est une grande maison comme je vous le disais, avec un mur qui protège des regards indiscrets, un jardin, une petite terrasse, un grand couloir qui mène à 3 chambres, un salon, une cuisine, une salle de bain. Quand vous êtes face à la maison, ma chambre est à côté de la terrasse, la fenêtre avec le rideau rouge… L’entrée se trouve sur la droite, en haut des petits escaliers. De la terrasse, on peut accéder directement au salon, on traverse le salon et on débouche sur le couloir (le salon correspond à la grande pièce avec les coussins rouges, qui par ailleurs ont un nom, mais j’ai oublié !). L’arbre dans le jardin, avec les fruits qui pendouillent, c’est un grenadier (vous pouvez voir quelque chose ?!).

Ma chambre donne en face de la salle de bain. Elle est grande et lumineuse puisqu’elle donne vers le sud, sur le jardin. Vous pourrez la reconnaître grâce à la carte au mur (merci Gregor !). Il y a du soleil toute la journée, de 6h à 17h. Je vous laisse vous faire une idée par vous-même…



Cette maison n’est bien pas typique de Kaboul, mais il y en a beaucoup comme ça, en fait il y a très peu d’immeuble à Kaboul. C’est du à la qualité du sol, qui ne permet pas des fondations profondes. On a l’eau courante, plutôt propre et qui ne nécessite pas de traitement particulier, à part de la faire bouillir pour cuisiner (on ne la boit pas au robinet). L’électricité, et bien c’est toujours la surprise quotidienne… un jour avec, un jour sans ! Les centrales ne sont pas assez puissantes pour alimenter régulièrement, mais le ministre de l’Energie afghan a annoncé des changements dans le domaine : dans quelques mois, de l’électricité tous les jours ! Hum, à voir. Par contre, qui dit électricité, dit saut de tension : pour éviter de tout faire « sauter », notamment les appareils électrique, on utilise un stabilisateur de tension (indispensable !). C’est l’appareil un peu barbare à côté du frigo dans la cuisine.


Pour l’instant, les journées sont ensoleillées et il fait bon ; dès que la nuit tombe, ça se rafraîchit mais c’est très supportable. Par contre…l’hiver arrive à grands pas et ça c’est moins agréable. « L’enfer sur terre », voilà un commentaire pour décrire l’hiver dernier. On va donc se préparer à cette saison ingrate : on va mettre du plastique aux fenêtres, et équiper les pièces de « bourali », des petits poêles au mazout ou au bois qui feront office de chauffage. La tuyauterie sera certainement gelée, il faudra donc faire chauffer l’eau sur les bouralis…vaste programme. Pour l’instant, on n’y est pas encore mais on se prépare psychologiquement.


Pour tous les petits travaux à la maison et l’entretien, il y a Hamir et Roya, deux afghans très dévoués, qui viennent plusieurs fois la semaine. Roya s’occupe du linge et du ménage, Hamir est plutôt bricoleur. Il rempli le générateur de diesel, il entretien le jardin, et fait office de gardien pendant l’hiver (chauffer la maison par ex.). Il est vraiment très gentil et nous prépare toujours un petit « 4 heures » : je trouve régulièrement des fruits à côté de mon lit ! A propos de fruits, les deux saladiers à côté de la galette de pain, ce sont, à gauche, des pommes (jusque là tout va bien) et à droite, des grenades : on les ouvrent et on mange les pépins du fruit, c’est sucré et amer en même temps, c’est délicieux. 





dimanche 2 novembre 2008

Dubai, passage au coeur d’une oasis

Moi je dis, « vive Emirates ! »… Un vol Paris-Dubai, c’est la classe. Equipement à bord très multimédia, des écrans sur tous les sièges – même en classe éco – télécommande, téléphone, des programmes aux choix : télé, cinéma, musique (il y avait même Grey’s Anatomy J) Finalement les 6 heures d’avion passent trop rapidement, pas le temps de choisir ce qu’on va regarder ou écouter ! Sans parler du repas, qui était vraiment copieux et très savoureux.

Arrivée à Dubai, je me suis laissée surprendre par la température. Il fait chaud, et humide. Je crois que j’ai même bronzé sur les mains en attendant un taxi pour aller au terminal 2 ! Ah oui, et toutes les horloges de l’aéroport sont de la marque Rolex… vous verrez ça sur les photos. Et les cheikh, qui se baladent en grande robe blanche, il ne manque plus que les chameaux pour partir en excursion dans le désert… Par contre, impossible de voir cette fameuse voile qui ressemble à un hôtel (ou serait-ce le contraire ?!).

Rendue au terminal 2, je ne sais pas vous, mais sur le tableau d’affichage, je ne reconnais pas beaucoup de destinations… à part Kaboul bien sûr, et puis quelques autres villes, vaguement.
Avec le Starbuck en plein milieu, le terminal est plutôt petit, relativement vide à 7h du mat’. Quelques heures après, ça grouille de familles, de femmes pour la plupart toutes « habillées » : chapeau, foulards… sans compter les chariot remplis de sacs immenses, prêts à être embarqués. Impossible de déterminer d’où ils viennent et où ils vont, mais les sons de ces langues emplissent la salle d’attente comme autant de mélodies orientales. Et puis une fois passer le contrôle, l’enregistrement, un deuxième contrôle, c’est l’attente devant les 4 portes d’embarquement… Attente plutôt sereine, les gens sont habitués, et rapidement, j’ai moi aussi pris mon mal en patience. Le vol pour Kaboul avait du retard, près de 3h, mais ça je ne l’ai su qu’après, c’est-à-dire en arrivant à destination. On attend, de temps en temps quelques uns se lèvent et puis reviennent à leur place en secouant la tête. De toute façon, pas la peine de s’affoler : quand un avion est prêt pour partir quelque part (ce qui ne correspond pas toujours à l’affichage du moniteur), le personnel au sol passent dans les rangs pour annoncer que le départ, pour ce quelque part, est imminent. Mieux vaut ne pas rater son quelque part et demander des renseignements de temps en temps, quitte à ne pas en avoir des bien concrets, mais au moins on a l’impression de maîtriser la situation – même si ça reste qu’une impression ! Ah oui, si l’attente devient trop fatigante, on peut essayer de squatter un siège de repos, type chaise longue dans lequel on peut finir sa nuit…Comme vous le verrez sur la photo, ce n’est pas moi qui dort dessus : dommage ! J’ai donc utilisé mon sac de couchage comme oreiller et j’ai dormi en position…assise !

Kaboul by night… Voilà ma première impression. Mais j’étais tellement contente de trouver quelqu’un qui m’attendait encore à l’aéroport, que je n’ai pas trop râlé du retard. C’est mon collègue Jean-Philippe et également, à ce moment là, mon futur coloc, qui m’a accueillie (photo à suivre…). Le chauffeur de l’ambassade et la voiture qui va avec nous ont escorté jusqu’à la maison. Il n’y avait pas d’électricité et le générateur ne marchait pas (en tout cas pas tout de suite), j’ai donc pris possession de mes nouveaux appartements à la lampe torche. Juste le temps de déballer quelques affaires, une petite toilette (le mot douche ne serait pas approprié mais le résultat est le même : ça fait du bien !), un petit, ou plutôt grand tour du propriétaire et nous voilà assis sur des coussins à déguster une pizza et un verre de vin. C’est Luc, un autre collègue qui l’a ramenée pour l’occasion…et en dessert une grenade toute fraîche, parfait pour ma première soirée. Bien sûr on commence à parler boulot et de la vie ici… qui se fait, qui se découvre, qui se construit petit à petit. Je vous en parlerai plus tard, même maintenant je ne suis pas encore vraiment arrivée. Mais ils sont calés, ils savent ce qu’il faut faire et ne pas faire, et de toute façon, pas question de me balader seule pour le moment.

Le grand soleil et la clarté de la lumière qui m’attendaient le lendemain m’ont également conforté dans ma première impression : la maison est spacieuse, ma chambre aussi, plutôt chaleureuse, un jardin avec des arbres et protégé de la rue par un mur et des portes verrouillées. Je m’y sens bien et surtout en sécurité. Je me suis installée un peu, mis un rideau, vu comment fonctionnait le générateur ainsi que le puit… ici pas de nappe phréatique, c’est de la récupération d’eau de pluie. Tout un système. Demain (samedi), première journée à la fac, faire connaissance avec les étudiants, les profs etc. Et puis surtout poster ce petit billet, mon tout premier signé d’Afghanistan.